6-1- Cas d’un seul sujet

> 6-1-1- Règle générale

Les formes personnelles du verbe s’accordent en personne (1re, 2e ou 3e personne) et en nombre (singulier ou pluriel) avec leur sujet.

Je vais à la pharmacie.
Nous allons à la pharmacie.
Les enfants vont à l’école.

> 6-2-2- Accord du verbe avec un nom collectif

>> Les noms tels que foule, multitude, troupe, masse, bande, file, majorité, grand nombre de, centaine, dizaine, centaine… sont morphologiquement au singulier. Employés seuls, ils appellent un verbe au singulier.

Une foule attendait l’ouverture des premières boutiques.

>> Lorsqu’ils sont suivis d’un complément au pluriel, ils peuvent, selon l’interprétation, appeler un verbe au pluriel. L’accord dépend alors du terme qui véhicule le sens le plus fort.
– Le verbe s’accorde avec le nom collectif si l’on considère la globalité des êtres ou objets dont il s’agit ;

Une foule de gens accourait. (Une foule accourait)

Il s’accorde avec le complément si l’on considère la pluralité des êtres ou objets dont il s’agit.

Une foule d’hommes penseraient le contraire. (De nombreux hommes penseraient le contraire)

Notez que souvent les deux interprétations demeurent possibles.

>> En revanche, lorsque le nom collectif est précédé d’un article défini (le, la, les), d’un pronom démonstratif (ce, cet, cette, ces) ou d’un adjectif possessif (mon, ton son, ma, ta…), le verbe s’accorde le plus souvent avec le nom collectif.

Cette bande de jeunes terrifie les habitants du quartier.
Sa bande de motards passe toujours par ici.
Le troupeau de vaches se dirige vers le pré.

Mais là encore, on veillera à toujours prendre en compte le sens :

Une file de jeunes attendent l’ouverture de la salle. (ce sont les jeunes qui attendent, non la file)

Remarque :

Après la plupart (de) et une infinité (de), le verbe s’accorde toujours avec le complément. (voir règle de l’accord avec des adverbes de quantité)

La plupart des gens sont ravis d’une telle décision.
La plupart songent aux vacances.
Une infinité de gens prennent chaque jour le métro.

> 6-2-3- Accord du verbe avec un adverbe de quantité

>> Le verbe qui a pour sujet un adverbe de quantité (beaucoup, peu, pas, pas mal, trop, assez, plus, moins, autant, la plupart, combien…) utilisé seul, est habituellement au pluriel.

Beaucoup auraient éludé le problème.

>> Le verbe qui a pour sujet un adverbe de quantité suivi d’un complément s’accorde avec le complément.

Peu de gens sont aussi ouverts d’esprit que toi.
Beaucoup d’eau est gaspillée l’été à laver des voitures.

Remarque :

Plus d’un est généralement suivi du singulier, excepté lorsqu’on exprime la notion de réciprocité.

Plus d’un abandonne.
Plus d’un ami s’écrivent pendant leurs vacances.

Moins de deux est suivi du pluriel.

Moins de deux enfants sont restés.

> 6-2-4- Accord du verbe avec un pourcentage ou une fraction

>> Le verbe qui a pour sujet un pourcentage ou une fraction suivi d’un complément s’accorde avec celui des deux mots qui est, selon le sens, le plus susceptible de faire l’action évoquée par le verbe :

– avec le pourcentage (ou la fraction) si l’accent est mis sur lui ;

23% de la population avouaient ne pas faire le tri sélectif des déchets.
Un bon tiers de la population se disait satisfait.

– avec le complément si l’accent est mis sur lui.

23% de la population avouait ne pas faire le tri sélectif des déchets.
Deux tiers de la population se dit satisfaite.

Notez que souvent les deux interprétations demeurent possibles.

>> En revanche, lorsque le pourcentage (ou la fraction) est précédé d’un déterminant pluriel (les, ces, mes…), le verbe s’accorde obligatoirement avec le pourcentage.

Les 23 % restants avouent ne pas faire le tri sélectif.
Les deux tiers de la population avouent ne pas avoir voté.

> 6-2-5- Accord du verbe avec un titre d’œuvre littéraire, picturale, cinématographique, etc.

>> Si le titre débute par un déterminant pluriel, le verbe peut se mettre au pluriel.

Les Fleurs du Mal sont un magnifique recueil de poésie.
Les Fleurs du Mal est un magnifique recueil de poésie.

>> Si l’on fait précéder le titre d’un déterminant pluriel, le verbe est obligatoirement au pluriel.

Les Pensées de Pascal sont remarquables.

> 6-2-6- Accord du verbe être avec le pronom ce

Le verbe être ayant pour sujet le pronom ce s’accorde généralement en nombre avec l’attribut, sauf avec nous et vous.

Ce sont d’excellents musiciens.
Ce sont eux.
C’est nous. C’est vous.

Notons que dans la langue familière cet accord n’est généralement pas respecté et le verbe demeure au singulier.

C’est des problèmes dont je me passerais.
C’est eux.

Remarques :

Quand l’attribut de forme pluriel évoque des heures, une somme d’argent… l’idée d’une quantité globale, le verbe être ayant pour sujet ce demeure alors au singulier.

C’est 4 heures.
C’est 300 € en tout.

S’il n’y a pas d’attribut, le verbe reste alors au singulier.

C’est aux enfants que je pense.

> 6-2-7- Accord des verbes impersonnels

Le verbe impersonnel ou construit impersonnellement se conjugue toujours avec le pronom de la 3e personne du singulier il. Le verbe est de ce fait nécessairement au singulier. Ceci se maintient même si le verbe possède un complément du verbe impersonnel (aussi appelé « sujet réel ») au pluriel.

Il neige de gros flocons.

> 6-2-8- Accord du verbe avec le pronom relatif qui

>> Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui s’accorde en personne et en nombre avec l’antécédent de ce pronom. Toutes les règles relatives à l’accord du verbe avec son sujet s’appliquent alors comme si l’antécédent était le véritable sujet.

Les fleurs qui sont dans le jardin sentent tellement bon.
Le jeune homme qui a téléphoné ce matin vous attend dans votre bureau.
Passez-moi les œufs, la farine et le lait qui sont sur la table.
C’est ma mère et moi qui avons organisé cette fête.
Une foule de spectateurs qui attendaient l’ouverture des guichets.
Beaucoup de gens qui avaient investi dans cette affaire connurent des revers de fortune.

>> lorsque le pronom relatif qui est précédé d’un attribut se rapportant à un pronom personnel, cet attribut commande l’accord dans les cas suivants :
– l’attribut est précédé d’un article défini ;

Il est l’ouvrier qui est le plus qualifié.

– l’attribut contient un démonstratif ;

Il est celui qui est le plus qualifié.
Il est cet ouvrier qui est le plus qualifié.

– la proposition principale est à la forme négative ou s’il s’agit d’une phrase interrogative.

Il n’est pas l’ouvrier le plus qualifié.
Est-il l’ouvrier qui est le plus qualifié ?

Le pronom personnel commande l’accord lorsque l’attribut est un numéral ou un pronom indéfini indiquant la pluralité.

Vous êtes beaucoup qui souhaitez partir.
Vous êtes deux qui souhaitez partir.

Remarque :

L’usage est hésitant lorsque :
– l’antécédent est l’attribut d’un sujet à la 1re ou 2e personne ;

Je suis une personne qui sait ce qu’elle veut.
Je suis une personne qui sais ce qu’elle veut.

– l’antécédent est l’attribut le seul, le premier, le dernier, l’unique .

Vous êtes le premier qui remarque cela.
Vous êtes le premier qui remarquez cela.

Lorsque l’attribut est introduit par après un(e) des, un (de), le relatif peut se rapporter selon le sens à une chose ou à l’ensemble de ces choses. Le verbe s’accorde donc selon le cas au singulier ou au pluriel.

C’est un des films qui ont été présentés au festival. (ce sont les films qui ont été présentés au festival)
Un des policiers arrivés sur place me demande si j’ai aperçu quelque chose. (Un seul policier me demande…)

Lorsque l’attribut est introduit par près un de ceux qui, une de celles qui, le verbe se met au pluriel.

Une de celles qui avaient réussi le concours.